Le grand chef bruxellois, Claude Dupont est parti rejoindre les étoiles

Il était l’un des pères fondateurs de l’Association des Maîtres Cuisiniers de Belgique et honorait toujours volontiers de sa présence, en compagnie de sa charmante épouse Monique, les événements les plus festifs de l’Association aujourd’hui dénommée The Mastercooks of Belgium.

A l’annonce de la disparition de Claude Dupont, mercredi soir, ce n’est rien d’autre qu’une réelle et profonde tristesse qui s’est emparée de toute la profession. L’on savait Claude Dupont hospitalisé mais personne, parmi nous, ne se doutait de la disparition imminente de ce grand Monsieur de la gastronomie bruxelloise.

Comme en juin 2007, lors de la fermeture de son restaurant de Ganshoren d’où il était d’ailleurs originaire, on peut sincèrement dire aujourd’hui que c’est un « monument » de la gastronomie belge qui disparait. Il est vrai que son emblématique enseigne du nord de la Capitale, situé au 46 de l’Avenue Vital Riethuisen, à deux pas de la Place Reine Astrid dite Place du Miroir à Jette, avait été honorée de deux étoiles au Michelin, sans discontinuer, durant 31 ans !

Et si sa cuisine était aussi prisée des gourmets des quatre coins du pays, c’était bien là la preuve de la réelle mise en pratique des valeurs fondamentales qu’il défendait. Celles-ci consistant en un grand respect des produits, des clients et de son équipe.

Une équipe dans laquelle travailla un court moment Patrick Meirsman, Vice-Président Bruxelles des Mastercooks. Patrick qui, plus tard travaillant chez le grossiste MDH (Sint-Pieters-Leeuw) croisait régulièrement Claude Dupont. « Claude Dupont venait s’approvisionner en gibier et foie gras surtout en fin d’année, nous raconte Patrick Meirsman. Nous parlions beaucoup ensemble et j’ai toujours trouvé que c’était quelqu’un de très jovial. Il était à la fois charmant et joyeux ce qui, dans mon souvenir lorsque j’ai travaillé deux mois chez lui, ne l’empêchait pas d’être assez dur et exigeant dans le travail. Il comptait parmi les plus grands chefs de l’époque en Belgique et était aussi particulièrement reconnu pour être un excellent saucier et un grand expert de la cuisine du gibier. C’était toujours très sympathique de le croiser et de parler avec lui que nous regrettons déjà tous beaucoup aujourd’hui. »

Quant à Jean-Pierre Bruneau, autre Mastercook également ténor de la gastronomie belge, il nous raconte : « Au début des années 70, nous étions des confrères, voisins directs dans cette partie du nord de Bruxelles que l’on disait « au-delà du canal ». A cette époque, nous étions plusieurs à être reconnus, étoilés et avions beaucoup de clients fidèles qui venaient d’un peu partout et surtout de Flandre. Il y avait Claude, bien sûr mais aussi Jacques Sermon et moi-même à proximité directe de cet emblème de la Capitale qu’est La Basilique de Koekelberg. Eddy Van Maele était lui aussi très reconnu mais était situé à Wemmel, un peu plus loin. Je garde le meilleur souvenir de ce temps où le Nord de la Capitale comptait plusieurs grandes tables notoires. Avec Claude Dupont, nous étions de vrais confrères et avions de bonnes relations très cordiales. Nous avions le même type de cuisine et de ce fait énormément de clients communs. Nous n’étions pas des concurrents et je pense toujours aujourd’hui que le soleil brille pour tout le monde ! C’est très triste de voir qu’à nouveau, après Pierrot Fonteyne, un grand chef nous quitte. »

Le Président des Mastercooks, Cédric Poncelet, tous les membres et partenaires de l’Association The Mastercooks of Belgium présentent leurs plus sincères condoléances à l’épouse de Monsieur Claude Dupont et à sa famille.

Les funérailles auront lieu ce mardi 23 novembre à 10h45 en l’église Saint-Martin à Ganshoren (Place Reine Fabiola – 1083 Bruxelles (Ganshoren).

Texte et interviews : Joëlle Rochette
Claude Dupont