
Restaurant Archibald de Prince
Interview
Qui sont tes parrains ?
Patrick De Gendt
Alain Bianchin
Avez-vous toujours su que vous deviendrez cuisinier ?
Oui, cette passion culinaire m’habite depuis l’enfance la plus tendre. Ma mère, alchimiste des saveurs, consacrait des heures à danser entre les marmites et les poêles fumantes. Je restais fasciné, observant chaque geste comme un apprenti devant son maître – la façon dont ses mains transformaient des ingrédients simples en or comestible. Cette transmission ne s’est pas faite par des leçons formelles, mais par osmose : l’arôme du caramel qui dansait dans l’air, le crépitement des oignons dorant dans l’huile d’olive, ces petits miracles quotidiens qui m’ont appris avant même que je touche un couteau que la cuisine était bien plus qu’un acte nourricier... c’était de l’amour en mouvement.
Où avez-vous appris votre métier ?
Ma formation s'est construite entre les bancs de l'École Hôtelière de Namur et les cuisines prestigieuses de l'institut Paul Bocuse, où j'ai eu la chance d'apprendre auprès de maîtres comme Franck Ferigutti et Alain Le Cossec, tous deux Meilleurs Ouvriers de France. Ces années fondatrices m'ont mené vers des expériences déterminantes : trois ans aux côtés de Yannick Franques entre La Réserve de Beaulieu et le Domaine de Terre Blanche, où chaque service était une leçon d'excellence.
Puis vint le chapitre le plus marquant : huit années comme sous-chef de René Mathieu à La Distillerie. Ces collaborations ne m'ont pas seulement formé techniquement, elles ont forgé ma philosophie culinaire.
Comment décrivez-vous votre cuisine ?
Simple, locale et respectueuse des saisons. Le terroir tient une place centrale dans mes assiettes. Passionné par cette symbiose unique entre cuisine et nature - une source d'inspiration intarissable pour chaque création.
Qui sont vos modèles ? Qui admirez-vous dans la profession ?
Si je devais nommer mes modèles, je citerais d'abord la nature elle-même. C’est la cheffe ultime qui, depuis des millénaires, compose des harmonies parfaites entre les saisons, les terroirs et les saveurs. Elle reste mon plus exigeant professeur, celui qui me rappelle quotidiennement l'humilité devant les produits bruts.
Parmi les figures de notre profession, j'admire profondément ces chefs qui, comme des chênes centenaires, enracinent leur excellence dans la durée. Des hommes et femmes pour qui la constance n'est pas une routine, mais une ascèse. Car le véritable exploit ne réside pas dans l'étoile fugace, mais dans cette capacité à maintenir son exigence quand les tendances passent, quand le corps fatigue, quand la passion doit se réinventer.
Que signifie pour vous rejoindre l'association ?
C’est une grande reconnaissance pour mon travail et une belle source de motivation pour continuer à progresser. C’est aussi l’opportunité de faire partie d’un réseau de passionnés partageant les mêmes valeurs.